
Marie-Pierre Bakima, CEO Go Student Athlete USA et Volleyeuse professionnelle en première ligue au Pérou (2016) et en Belgique (2017)
En 2018, j’ai décidé de créer Go Student Athlete USA pour répondre à une problématique que j’ai moi-même rencontrée à mes dix-sept ans. En effet, en France, il est très souvent difficile de concilier sport professionnel et études universitaires. J’ai alors commencé à chercher des solutions et ai été séduite par le système universitaire américain que j’ai intégré à Houston, Texas. J’ai compris que je pouvais devenir bilingue, diplômée, obtenir une bourse qui prenait en charge la totalité de mes frais scolaires et bénéficier de cours aménagés tout en progressant au plus haut niveau sportivement. C’était une opportunité incroyable.
Je n’ai pas hésité à partager mon aventure américaine sur les réseaux sociaux et j’ai reçu de nombreux messages de sportifs qui me demandaient des conseils ou qui souhaitaient savoir comment j’avais fait pour intégrer une université.
C’est ainsi que j’ai décidé de monter ma société pour les aider : Go Student Athlete USA, une structure de conseil, recrutement et placement de sportifs de haut-niveau européens dans les universités américaines via l’obtention d’une bourse. En Avril 2022, Lison Stoffel et Lana Sandanom, deux françaises ont ainsi été recrutées et sacrées championnes universitaires de beach volley-ball avec leur équipe State College of Florida !
J’ai toujours été persuadée que mon projet allait aboutir puisqu’il y avait un marché à saisir et à développer. Le sport de haut-niveau m’avait déjà appris à persévérer et surtout à tirer des leçons de mes erreurs. Puis, j’avais toujours gardé contact avec des sportifs et des coachs en Europe et aux États-Unis. Certains m’ont recommandée à des sportifs qui souhaitaient réaliser leur rêve américain et inversement plusieurs coachs aux États-Unis m’ont contactée pour savoir si je connaissais des sportifs qui pourraient être intéressés par le projet sport- études. J’ai la chance d’être bien entourée que ce soit par mes proches, mes collaborateurs ou encore les réseaux d’accompagnements. Ils m’ont soutenue dans toutes les étapes de la création et encore plus aujourd’hui après quatre ans d’activité et plus de quarante sportifs placés aux États-Unis.
Les aides reçues par Marie-Pierre : Prêt d’honneur Hauts-de-Seine Initiatives (HDSI) = 7500€ + Garantie FGIF Prêt banque =
8000 € Fonds propres et dons = 2500 €


Les 3 conseils de Marie-Pierre :
1/ Soyez bien entourés car l’entourage professionnel et personnel sont primordiaux. Faites en sorte de trouver les personnes avec qui vous souhaitez travailler, n’hésitez pas à poser des questions et demander de l’aide. Je me souviens qu’en novembre 2017, je recherchais un expert-comptable et lors d’un rendez-vous organisé par Pôle Emploi, on m’a mis en relation avec Déborah Knaus qui venait de monter son cabinet et qui a elle aussi été lauréate HDSI. Lors de notre première rencontre quelques mois plus tard, le courant est très bien passé et depuis ce jour, je collabore avec son cabinet.
2/ Soyez déterminés ! C’est sûrement une qualité que j’ai développée tout au long de mon parcours et grâce au sport de haut-niveau. Croyez à votre projet à fond, structurez vos idées et soyez flexibles, quitte à trouver des plans de A à Z pour réaliser vos objectifs.
3/ Faites des pauses et n’hésitez pas à déléguer. Lorsqu’on est passionné par un projet, on y pense beaucoup et on a souvent tendance à vouloir tout faire soi-même, car personne n’est dans notre tête pour comprendre le pourquoi du comment. Mais c’est toujours bénéfique d’avoir un point de vue extérieur et de laisser un expert réaliser une tâche (même si on en est capable) pour pouvoir se focaliser sur autre chose.

Nicolas Drique, agriculteur et fondateur de La Clayette
Je ne me suis pas trop posé de questions avant d’entreprendre. J’avais une idée qui me paraissait pas mal, et qui selon moi pouvait apporter beaucoup aux autres, et l’envie de me lancer.
Je ne pense pas que ce soit si compliqué. Ce qu’il faut, c’est beaucoup d’énergie et de la détermination. Je n’ai pas eu de financements particuliers, au départ, si ce n’est un accompagnement avec des prêts d’honneur accordés par des organismes. J’ai beaucoup de travail tous les jours et malheureusement je n’ai pas forcément le temps de présenter mon entreprise pour tous les concours qui seraient pourtant bénéfiques. J’ai fait un bac pro puis une école d’ingénieur, qui m’a permis d’avoir de bonnes connaissances en agriculture.
Et je me suis bien entouré ; il est très intéressant de prendre un peu tous les sons de cloche parce que quand on est entrepreneur on a souvent la tête dans le guidon et du mal à prendre le recul nécessaire.
Il faut écouter les autres, parler de ses problématiques, demander les avis et ne pas se fier uniquement aux gens qui vous disent « tout est génial » parce qu’ils ont envie de vous faire plaisir. Je fais vraiment appel à mes proches, donc je n’ai pas l’impression de porter mon projet seul. Ça fait plaisir et cela crée une dynamique rassurante.
Le but de La Clayette est de démocratiser la consommation locale en circuit court dans les villes, en y agençant des petits kiosques haussmanniens dans lesquels on trouve des casiers garnis de fruits et légumes ultra frais, tel un potager en pleine ville.
Les clayettes, ce sont les petits paniers en bois. Il suffit d’en choisir un sur un petit écran de télévision puis le casier correspondant va s’ouvrir pour vous livrer la cueillette de votre choix que vous pourrez mettre soit dans un cabas soit dans un petit sac en kraft qu’on trouve sur place : zéro déchet ! Nous avons également tout un processus de récupération des bouteilles en verre, de soupes, de jus, compotes, et des boites à œufs que nous réutilisons.
Notre politique de prix veille à être accessible et nous sommes ouverts de 6h à 22h30. Je suis un partisan du bon sens paysan comme on dit ; on ne peut pas démocratiser la consommation locale si elle est trop contraignante et qu’on doit retirer son panier à tel endroit à telle heure, c’est pourquoi nous avons des horaires très larges, et des kiosques à Meudon, à Issy-les-Moulineaux, à Massy-Palaiseau. Nous ouvrons aussi prochainement à Puteaux et Chaville, pour élargir au fur et à mesure sur d’autres villes. Voilà dix-neuf mois que nous avons lancé et nous sommes très contents des retombées.
Construire une entreprise, au-delà du fait que cela marche ou pas, c’est extrêmement enrichissant parce qu’on a affaire à des profils très différents. On apprend à gérer la comptabilité, la communication, la stratégie, la finance, les RH !

Victoire Finaz, Chocologue
En 2010, j’ai inventé le mot « chocologue », que j’ai déposé à l’INPI, pour décrire ce métier qui consiste à se spécialiser dans l’analyse sensorielle et la connaissance du chocolat. En France nous avons de nombreuses écoles pour apprendre à fabriquer la matière et l’art de travailler le chocolat mais nous n’avons pas encore accès à des formations pour apprendre à le choisir, connaître sa qualité et le déguster.
Lors de mon DESS en psychologie, j’ai fait une thèse sur l’expertise du chocolat et j’ai découvert qu’on pouvait le savourer comme un grand vin. Cela m’a fasciné ; j’ai alors commencé à lire énormément sur le sujet puis à voyager dans des plantations de cacao. Mon master de Marketing à HEC en poche, j’ai été prise en stage chez Kraft Food… Je me suis vite rendue compte que je n’étais pas du tout dans mon élément dans l’industrie ; j’étais trop éloignée des artisans que j’avais rencontrés pendant ma thèse et de toute cette qualité du chocolat que j’appréciais. J’ai alors décidé de m’inscrire à une formation en chocolaterie pour créer ma propre marque de chocolat tout en lançant mes ateliers en analyse sensorielle.
Je n’avais jamais imaginé travailler dans le chocolat, même si j’en mangeais beaucoup étant petite ! Ma thèse a révélé ma vocation, je me suis dit « je veux creuser cette voie et devenir moi-même experte en chocolat ! ». J’ai d’abord pensé le faire en parallèle d’un « vrai métier » donc j’ai poursuivi mes études très sagement. Puis finalement, j’ai suivi mon cœur et je me suis donnée deux ans pour créer ma marque… Je me suis lancée à fond, avec deux associés issus du milieu du chocolat, avec
450 000 € de capital, et je me suis prise au jeu de l’aventure entrepreneuriale. Nous voulions faire un Séphora du chocolat mais nous ne sommes pas partis sur le retail parce que cela exigeait un emplacement cher et beaucoup de charges fixes.
Nous avons donc lancé la marque sur Internet… Mais nos clients étaient principalement des entreprises donc ce n’était pas du tout un modèle de Pure Player sur internet comme on l’avait imaginé. La marque était surtout connue pour les cadeaux d’affaires personnalisés avec le nuancier, qui est encore mon produit phare aujourd’hui.
Cinq ans plus tard malheureusement, nous avons dû fermer la société parce que nous n’avions pas trouvé le bon modèle économique. Je ne l’ai pas vécu comme un échec mais plus comme une épreuve : avoir passé toutes ces années à travailler jour et nuit pour que cela s’arrête brutalement est une expérience très particulière… Il faut tout vendre, tout liquider, replacer le personnel. On a l’impression que tout nous échappe. Pourtant, cela m’a fait grandir et m’a enseigné énormément. L’entrepreneuriat est un métier à part qu’on apprend à l’école de la vie ! J’ai ensuite eu une année de flottement et je me suis posée un tas de questions… J’avais fermé ma marque, mais j’avais toujours ma société de conseils où je faisais des animations, des ateliers et des conférences. Plusieurs projets se sont présentés mais rien ne s’est concrétisé.
Je suis donc partie chercher du travail avec mon CV sous le bras et je suis tombée sur une personne exceptionnelle dans un cabinet RH. Elle a écouté toute mon histoire, du Sephora du chocolat à ma marque sur Internet, au B2B qui marchait bien et à la fermeture de ma société. Je lui ai dit que j’étais un peu perdue et qu’il était plus sage certainement de reprendre un travail dans une société, que j’étais très sensorielle et sensible et que j’étais sûre que je ferais un bon boulot en marketing. Elle m’a répondu : « Certainement, mais je pense que tu vas t’embêter ! Tu ne te rends pas compte de tout ce que tu as appris ; tu as un beau produit, tu adores le relationnel, tu as un bon réseau… C’est vraiment dommage d’abandonner maintenant ! Le propre d’un entrepreneur, c’est la persévérance ! ».
Elle m’a remis sur le cheval : « Je te propose, de t’axer sur le B2B ! ». Je suis repartie en déchirant mon CV et en me disant « OK je sais exactement ce qu’il faut faire pour relancer la marque ». Je me suis donnée deux ans pour voir si je pouvais en vivre et mon chiffre d’affaires a doublé chaque année. C’était il y a dix ans… Je vends aujourd’hui près de quatre tonnes de chocolat par an. Mes formations en Chocologie se développent de plus en plus, tout comme les team buildings et animations en entreprises, ou la partie cadeaux d’affaires. Je vais bientôt m’ouvrir à l’international et développer mon école de Chocologie avec des modules sur les accords vins et chocolat, la diététique du cacao, les différents métiers du chocolat…
J’ai toujours énormément de plaisir à déguster du chocolat au quotidien et je pars avec le même enthousiasme à la découverte de toutes ces mélodies aromatiques qui apportent tant d’énergie. Le chocolat est très riche en sodium, potassium et magnésium ; il nourrit les cellules, le cerveau, le corps et la peau. Je suis pleinement heureuse de mes choix parce que je suis encore entrepreneur avec tout ce que cela implique : travail, énergie, ténacité.
Il faut être couteau suisse et tout le temps oser se surpasser, mais je crois que c’est ce qui me nourrit et me plaît.
Je suis contente de me trouver à ma place et de vibrer pour un métier que je me suis construit. En plus, avec ma dose quotidienne de chocolat je suis rarement déprimée !