Brian Bouillon Baker : Mon Metavers (sans travers)

Metavers (sans travers)

Par Brian Bouillon Baker, fils de Joséphine Baker, acteur et écrivain

En ce début 2023, tout s’accélère pour ce monde fou.

Avec difficulté, je me suis penché au gré des nuits dans l’univers étonnant du « Metavers ». Ce terme à la mode, qui flirte avec un certain public, ainsi qu’avec l’éthique d’un futur entièrement en ligne m’interpelle. Un nouveau monde, surtout pour moi.

Cette vision futuriste créée par des concepteurs avant-gardistes des années 1970 et 80, reste pour votre serviteur un sacré mystère. Depuis ces années, dites parfois glorieuses, après celles de la Covid et ses confinements, nous voici toutes et tous plongés en apnée dans cet univers étonnant, dont les leaders technologiques aux plus folles ambitions tentent de nous séduire par mille et une facéties virtuelles.

Neal Stephenson, dans son roman virtuel (Snow Crash), publié en 1992, fédère autour de lui un grand nombre de bébés cyberpunk, inspirant ainsi les œuvres du manga « Ghost in the shell » et le film référent « Matrix ». Le début d’une nouvelle vie dans cet univers particulier de réalité virtuelle en 3D.

De quoi se perdre…

Cette vision d’un nouvel eldorado où se développent des structures de vie, dans lesquelles la réalité touche l’irréel, un espace-temps tridimensionnel ignoré, et des zones de combat libre où les gens peuvent aller s’entretuer. J’en frémis… entre rêve ou cauchemar ? La question que je me pose étant de savoir jusqu’à quelle mesure ce concept nous plonge dans un univers du quotidien où la science-fiction prendrait nos vies, nos réactions, nos vibrations ou nos choix en otages. Une sorte de tsunami d’allégories quasi-incontrôlables, ou à peine maîtrisées par les cadors de l’expertise virtuelle, aux manettes de cette économie numérique et incertaine.

Autrement dit, pour tout vous dire, sans « jargonner » virtuellement, j’ai du mal à l’accepter malgré ma curiosité animale, et à me projeter tel Alice au pays du Metavers, donc à l’endroit et non à l’envers de ce nouvel outil de Web 3.0, qui devrait nous permettre d’interagir entre nous et vers les espaces que nous pouvons créer.

META en grec qui exprime en symbiose la réflexion, le changement, le fait d’aller au-delà, à côté de, entre ou avec. Cet univers sera sans nul doute la prochaine itération d’internet où la 3D sera le pilier entre réalité virtuelle et réalité augmentée. Metavers est un défi qui me fait frémir car il débouche sur un nouveau système de connexion entre les actifs et les avatars. Une nouvelle réalité numérique en puissance XXXL, avec ses valeurs propres, son économie particulière, incluant une version de nous-mêmes, comme dans le monde réel.

Tout cela pour le candide que je suis, reste encore du martien en ce qui me concerne. Mais mon instinct me porte à me poser certaines questions non virtuelles. Une nouvelle forme d’expression ou une nouvelle forme de vie, d’interactions sociales voire économiques… Mais est-ce également un nouvel espoir pour mieux communiquer, ou une philosophie d’un vivre mieux ? Ou bien une version étendue du Second Life, où l’on peut se rencontrer – vivre – interagir avec n’importe qui, et à n’importe quel moment ? Un monde où la réalité serait indiscernable du monde réel, en vitesse 3D partagé avec la terre entière ou une réalité accessible à des milliards de personnes.

2023 : un Metavers, sans travers… Mes vœux en trois dimensions, à vous de choisir celle qui fera votre bonheur

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