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Par Thomas Duchassin
Dans un contexte actuel où le marché du travail évolue rapidement et où les compétences pratiques sont de plus en plus valorisées, la question de l’importance des diplômes en France se pose.
En effet, nous sommes l’un des pays qui accorde le plus d’importance aux diplômes lorsqu’il s’agit pour les étudiants en fin de cycle de rentrer sur le marché du travail. Selon un sondage d’Opinion Way, 72 % des personnes sondées considèrent que faire des études supérieures permet de progresser plus rapidement. Selon les rapports de la Commission Européenne sur l’Éducation et la Formation, la France a atteint l’objectif concernant la proportion de diplômés de l’enseignement supérieur avec 44,3% des 30-34 ans qui sont diplômés de l’enseignement supérieur. Pour situer, la France parmi ses voisins, la moyenne européenne est de 39,9%. Pourtant, être titulaire d’un diplôme, qu’il soit une licence, un master, un doctorat… ne garantit pas une insertion professionnelle à la hauteur du niveau des études réalisées.
Certes, un diplômé aurait plus de chances de trouver un emploi : en 2016, 49 % de jeunes sans diplômes étaient au chômage contre 10 % pour les bac +5, selon une enquête du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq). Mais l’un des principaux problèmes réside dans le fait que la croissance du nombre de diplômés a surpassé la croissance des postes qualifiés. Toujours selon une étude du Cereq, « le décalage entre la masse de diplômés et le volume d’emplois qualifiés disponibles augmente, contribuant à affaiblir le signal de capacité ou de qualité transmis par la détention d’un diplôme du supérieur. » En Espagne, les 30-34 ans sont aussi nombreux à être diplômés (41,2 %), pourtant, le chômage des jeunes reste très important. Contrairement à l’Allemagne où le taux de diplômés du supérieur est relativement faible (34 %), mais où le chômage est peu élevé.
De plus, les entreprises ne recherchent plus systématiquement les personnes les plus diplômées.
L’expérience professionnelle des candidats est désormais un critère fort lorsqu’il s’agit de comparer les CV. D’un point de vue financier pour l’entreprise, ce n’est pas forcément intéressant de recruter une personne ayant un haut niveau de diplôme : cela peut amener à une augmentation des coûts indirects de recrutement si elle ne reste pas assez de temps sur le poste. Car faire de longues études ne garantit pas d’être à l’aise dans le monde professionnel. Selon une étude de Pôle-Emploi en 2018, le diplôme ne se situe plus qu’en 6ème position des informations regardées de façon prioritaire dans un CV. Seuls 40% des employeurs regardent le diplôme en priorité contre 74% pour l’expérience professionnelle. Les compétences comportementales sont aussi maintenant un point important pour les recruteurs. Elles comptent à hauteur de 57% dans le choix du candidat final.
Toutefois il faut quand même nuancer ces informations. Dans les grandes entreprises, ou en fonction des secteurs d’activités, avoir un diplôme est un avantage non-négligeable. Par exemple, pour 77% des établissements recruteurs du secteur de l’action sociale, le diplôme est une information regardée de façon prioritaire dans un CV.
Ce sont généralement dans les entreprises de taille réduite que les compétences professionnelles sont plus importantes que la formation. C’est en partie pour cela que les formations en alternance sont devenues un gros avantage, alliant compétences théoriques et pratiques.