PARTAGEZ L'ARTICLE SUR LES RESEAUX SOCIAUX
Par Hugo Mekilsen-Bernard
Bâtir demain…
Les jeunes (15-26 ans) sont en colère, entre crise écologique, crise politique, et chômage, les manifestations se sont multipliées ces dernières années. Sous prétexte d’être contre la réforme des retraites, les manifestations d’avril 2023 ont été une occasion pour la jeunesse de faire passer plusieurs revendications, notamment la fin de Parcoursup souhaitée par les lycéens. Les cortèges et pancartes réclamant une action de la part du gouvernement pour contrer le dérèglement climatique étaient présents en nombre également. Cette colère a même été incarnée par Manès Nadel, ce jeune lycéen de quinze ans venu protester sur les plateaux télés contre la réforme des retraites. Inquiets pour leur avenir, quelles sont les solutions qui s’offrent à eux ?
Tout d’abord, les jeunes sont soucieux pour l’avenir de la planète. En effet, si demain la planète n’est plus vivable, à quoi bon se soucier des autres problématiques ? Dans ce cas, le dernier rapport du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) est alarmant. Les risques climatiques ne font qu’augmenter, rendant leurs gestion plus complexe et impérative. En témoigne le document distribué par le Ministère de la Transition Écologique. Les causes de cette dégradation du climat sont nombreuses, entre l’augmentation démographique : la population mondiale est passée de 2,250 milliards de personnes en 1950 à 8 milliards en 2020 ; l’industrialisation, et la mondialisation. Les prévisions voient la température moyenne de la planète augmenter de 1,5 degrés à 2 degrés si une réduction drastique des émissions de gaz à effets de serres n’est pas effectuée à partir de 2025.

Avec cette épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes, les jeunes ont alors du mal à se projeter. Les manifestations s’étaient déjà multipliées dans les années 2010 sous le nom de Marche pour le Climat, et malgré un essoufflement ces dernières années, les actions chocs des associations ne diminuent pas, notamment avec « Just Stop Oil », groupe britannique militant pour le climat, qui s’est fait connaître en aspergeant le célèbre tableau de Von Gogh, « Vase avec quatorze tournesols », de peinture orange.
Il existe différentes manières de lutter contre ce dérèglement. D’une part à l’échelle individuelle, souvent négligée, mais si tout le monde réalise des petits gestes simples, comme trier ses mails et ses déchets ; ne rien jeter sur la voie publique ; favoriser les transports communs et le vélo ou la marche à pied en ville ; gérer son débit d’eau et de chauffage à domicile. Toutes ces actions, mises bout-à-bout, peuvent être vraiment utiles et concrètes pour lutter contre le dérèglement climatique. D’autre part en encourageant les gouvernements à prendre leurs responsabilités, comme favoriser la baisse de la production des énergies fossile, taxer le kérosène ou encore lutter contre les élevages intensifs et les déforestations dus à la surconsommation à l’échelle mondiale.
En plus des enjeux climatiques, le manque de travail pour les jeunes est une vraie préoccupation pour eux. Selon les derniers chiffres publiés par l’INSEE le 17 mai 2023, le chômage touche 16,8 % des 15-24 ans, soit bien plus que n’importe quelle tranche d’âge.
Chez nos confrères de France Info, Christine Erhel, professeur d’économie au Conservatoire National des Arts et Métiers nous explique : « l’emploi des jeunes est très sensible à la conjoncture », de ce fait, lorsque le chômage est en baisse, celui des jeunes suit directement, et inversement s’il augmente. Le taux particulièrement élevé dans cette tranche d’âge peut s’expliquer de différentes manières. Premièrement à cause des nombreux CDD concernant notamment les contrats étudiants qui sont les premiers à être licenciés lors de crise économique, mais aussi les contrats d’intérims pour les jeunes. Deuxièmement, par le manque de place à la sortie des études, avec des secteurs souvent bouchés. Troisièmement, par le manque d’expérience qui caractérise les jeunes en sortie d’étude. Pour ce faire, Pôle Emploi a mis en place l’Accompagnement Intensif des Jeunes (AIJ). S’appliquant pour les jeunes de moins de trente ans, ce programme se caractérise par un accompagnement intensif et personnalisé, notamment grâce aux rendez-vous bimensuels en physique avec un conseiller.
Il serait intéressant de sensibiliser les jeunes sur les corps de métiers qui vont être bouchés à leur sortie d’études, et ceux dans lesquels il manquera des postes, lors des réunions d’orientation, que ce soit au lycée, voire même dès le collège.
Enfin, toute cette colère de la jeunesse est catalysée aussi par le sentiment d’être délaissée par le gouvernement. Ce détachement de la vie politique est visible notamment au travers du taux d’abstention avec 41 % chez les 18-24 ans (selon IPSOS et Sopra Steria pour Radio France et France Télévisions) lors des dernières élections présidentielles. L’inflation ne diminue pas, cependant les revenus des étudiants n’augmentent pas non plus et de nombreux jeunes se retrouvent contraints de se rendre dans les épiceries solidaires où les distributions de repas gratuits ne cessent de croître. Alors que le repas à un euro a été appliqué à tous les jeunes étudiants après le premier confinement, cette offre a rapidement été retirée aux jeunes qui ne bénéficiaient pas du CROUS, générant de nouvelles manifestions.

Pour pallier à ces difficultés financières, de nombreuses alternatives existent, comme Too good to go : une application qui propose de vendre à ses utilisateurs à moindre coût, des produits approchant de la date de péremption chez les professionnels des métiers de bouche et qui étaient avant destinés aux poubelles. De plus, on voit des actions solidaires comme des maraudes ou des épiceries se multiplier.
Alors que l’avenir semble trouble pour la jeunesse, de nombreuses alternatives et aides existent pour y voir plus clair. Il ne faut surtout pas baisser les bras dans la lutte contre le dérèglement climatique et se mobiliser à son échelle pour aider ceux dans le besoin. Enfin, il est important de communiquer davantage sur les différentes aides sociales et gouvernementales qui existent pour les jeunes, et qui ne sont pas forcément connues de tous.
Pour en savoir plus : Le simulateur « Mes Aides » sur le site du gouvernement permet de savoir, parmi 735 aides différentes, celles auxquelles vous êtes éligible. Des aides financières sont également disponibles sur mes-allocs.fr, vous êtes peut-être éligible à une aide au logement, à l’alternance, au transport ou encore à une bourse étudiante selon votre cas. Pour les aides sociales, les restos du Cœurs agissent toute l’année, avec des distributions de paniers repas par exemple.