La libellule ou l’espoir d’une seconde vie

Les enfants aiment ses couleurs, les adultes croient à son symbolisme, bref qui n’aime pas les libellules ? Et pourtant, c’est une espèce menacée par la disparition des mares et des espaces humides.

Animalement vôtre : Par Florence Belkacem

Si vous commencez à voir des libellules un peu trop souvent, posez-vous des questions. Attendez-vous à ce que votre situation amoureuse ou professionnelle change, l’insecte de la famille des odonates étant le symbole de la transformation, de la mutation… ou des bouleversements, les plus optimistes parlant d’un « nouvel éveil à la vie » ou d’une seconde chance. La libellule est en effet un animal totem, aussi lourde comme symbole qu’elle semble légère dans l’air.

Tout commence dans une mare, un marais, un étang, un lac ou une rivière tranquille, là où les larves peuvent prospérer pendant deux à trois ans, bien que certains entomologistes – les spécialistes des insectes – estiment que certaines espèces africaines y restent cinq années ! Les larves sont donc aquatiques et se gavent de larves d’insectes, de vers et de très jeunes têtards avant de se fixer sur les algues hautes ou les herbes des berges. Vient alors le temps de la transformation : la larve gluante devient une élégante libellule dotée de quatre longues ailes en moins d’une heure… mais son horloge vitale ne lui laisse plus que quelques semaines à vivre. Avec l’automne, c’en est fait du spectacle acrobatique des libellules et des « demoiselles » – les libellules de petite taille – batifolant d’un ajonc à un nénuphar.

Dans notre imaginaire, l’éclosion d’un magnifique insecte aux couleurs vives qui défie les lois de la gravité à partir d’une larve plutôt répugnante suffit à enflammer les esprits : la libellule est bien la preuve que nous avons tous une seconde chance et qu’il suffit de trouver en nous la force de nous transformer. Même si cette deuxième existence a une espérance de vie des plus limitées…

Quel est l’avenir des plus de trois mille espèces de libellules dans le monde, dont une centaine en France, elles qui rayonnaient déjà il y a trois cent millions d’années, certaines espèces atteignant soixante-dix centimètres ? Toutes les libellules ne sont pas menacées d’extinction, mais tous les milieux humides oui. L’homme moderne en a peur, ces nids à insectes, ces eaux stagnantes où se suicident les désespérés, en un mot ces « mares au diable » qui ont tellement traumatisé Georges Sand. Et pourtant, sans ces milieux humides, pas de libellules et pas d’espoir d’une seconde vie 

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