
« C’est le prix à payer. Il faut en passer par là. C’est la rançon de la gloire » … Nombreuses sont les expressions, proverbes et poncifs nés de croyances qui au final, freinent et limitent notre potentiel. Et avec lui notre épanouissement et notre liberté.

Par Jérôme Marczak, Executive Coach certifié HEC, Partenaire de la transformation des dirigeants experts en leaders managers.
Les sirènes du succès, attrayantes et attirantes, ont attiré et attirent encore plus d’un dirigeant et d’un manager. Monter l’échelle de la hiérarchie au sein d’une entreprise de renom, ou depuis quelques années monter sa startup et lever des fonds. Gratifiant pour l’égo, flatteur à souhait et annonceur d’une valeur supérieure à qui saura le voir. Les signes de succès peuvent prendre les traits différents selon les contextes : une voiture de fonction, un bureau en coin sur l’open space, des initiales sur une porte, un titre américanisé, une annonce dans la presse spécialisée dédiée aux dirigeants ou aux futures licornes. Car oui les licornes existent. Et font toujours autant rêver.
Le succès à tout prix ?
Pour atteindre son graal, la plupart des managers et dirigeants sacrifient souvent beaucoup : du temps avec sa famille, ses amis. Du temps pour soi. De l’argent pour soi, sa famille, ses amis. De la présence, quand on ne pense plus qu’à son projet. Au détriment des autres. De sa santé physique, quand on rogne sur son sommeil, son hygiène de vie. De sa personnalité et ses rêves aussi, lorsqu’on s’adapte tellement aux systèmes qu’on devient prisonnier de son masque social.
Quel succès sur quels critères ?
Et si finalement cette quête de succès qu’on subit, n’était pas la nôtre ? Et s’il y en avait autant que d’individus ? Et si je m’autorisais à choisir mon propre succès ? En fonction de quels critères pourrais-je me dire à la fin de ma vie que j’ai réussi ? D’après ma situation financière (revenus, patrimoine, réussite d’investissements), mon entourage (nombre d’amis, de maîtresses, d’amants, de followers, et likes…). De chiffres mesurables et comparables aux autres ? La trace laissée dans l’histoire, pour me sentir immortel ? On connaît les pièges de la vanité et des effets brillants et ostentatoires… Ou alors de critères si personnels qu’ils ne regardent que moi et mon miroir : la cohérence de mes actes et de mes dires avec mes valeurs et l’être que je cherche à devenir ? Ma capacité à apprendre, évoluer, me remettre en question ? La sagesse avec laquelle je suis maître de mes émotions et de mes passions ? Mon énergie toujours vive ? L’autonomie et le libre arbitre de nos enfants grâce à une éducation dont nous sommes fiers ? Mon influence et mon impact positifs sur le monde ? Le succès en soi n’existe pas. Mon succès existe à travers moi.
En définissant son propre succès, il devient dès lors plus clair, simple et léger de choisir ses sacrifices (qui deviennent des préférences vers son objectif), de les assumer et les partager si besoin. Pour un temps. Ou parce qu’on préfère telle voie à telle autre, qui nous ressemble plus et nous satisfait à merveille. Faire des sacrifices, pourquoi pas, mais en toute liberté !